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Les grands mariages à Mayotte



L'été à Mayotte est la saison des "Grands mariages".
Grands par la durée (parfois une semaine), par le nombre d'invités, par la quantité de nourriture préparée et par les sommes dépensées !
La vie mahoraise étant réglementée par la tradition, orale et variable selon les convenances de chacun, cette cérémonie est très difficile à cerner pour un "étranger de métropole". Les diverses phases sont laissées au bon vouloir des deux familles concernées. Ce qui en général donne lieu à des réunions fréquentes et animées .
Lorsque le mariage était arrangé par les deux familles, on commençait par le "maroumidzo" (fiançailles); le père du marié se rendait en délégation familiale chez le père de la future, avec copieux repas à la fin si accord. Actuellement c'est une réunion des deux familles pour l'organisation, le montant de la dot, le choix des dates et les cérémonies qui seront organisées . C'est en quelque sorte l'officialisation de l'union. Il est de coutume que le marié offre une parure de bijoux à la mariée.
Bambo Ouest - Là nous sommes arrivés en plein "manzaraba boura". Le marié habillé en sultan, comme son ami et témoin toujours sérieux précède le cortège des femmes amenant chez la mariée (propriétaire de la maison) offrandes, bijoux et dot. Le camion chargé de l'électro ménager suit.
Dapani - Ici on remarque pour le même rituel qu'il y a plus de monde, que ce soit des personnalités civiles ou religieuses , avec grand cadi et chorale d'enfants, signes de prospérité plus importante de la famille.
L'ordre des cérémonies n'étant pas fixé, on peut dire que le "Mafounguidzo" est la célébration du mariage, en privé, avec les parents des mariés, devant le cadi. C'est à ce moment que la dot est remise à la mariée.
Suit le "Manzaraka", officialisation publique du mariage, un cortège accompagne le marié vers la demeure de la mariée, avec chants et "m'biwi" (chants des femmes accompagnées par les percussions de deux lames de bambou). A partir de là commencent les festivités.

Le cadi de Dapani
Avant le jour J, les familles se rendent à Dubaï ou même maintenant à la source, en Chine, pour remplir le container. C'est à dire que l'on va acheter tout l'électro ménager, les meubles, la vaisselle, les rideaux les boissons, le riz,la farine, , tout le matériel pour finir la maison (carrelage compris), les tissus pour les "salouvas" (grande pièce de tissu coloré dans laquelle les femmes se drapent avec élégance). On finit généralement de le remplir avec appareils photos, télés, camescopes etc .. que l'on revendra autour de soi.
La veille et l'avant veille les femmes préparent en groupe, souvent dans la rue, les plats cuisinés et les gateaux .
Bouéni - "Hichima" - ce sont des femmes qui une semaine après les cérémonies viennent apporter en équilibre sur la tête, au domicile de la mère de la mariée de la nourriture et des présents. Le "jeu" étant de garder le plat sans le tomber tout en dansant au son des m'biwis:
Selon les villages dans lesquels on rencontrait les mariages, que l'on repérait grace à la musique (toujours forte) ou parce que l'on croisait des femmes habillées toutes avec le même tissu pour leur "salouva", nous avons toujours été accueillis avec chaleur et gentillesse, invités parfois à voir la mariée.
Tsimkoura- Là les femmes ont laissé les hommes sur le lieu de leur repas et sont venues sous la halle communale pour le repas du soir. Comme d'habitude chants, m'biwis et danses sont de rigueur. Remarquer les "saloubas" de même couleur par familles. Une solution pour se reconnaitre !
Kani Kéli - Jusqu'à présent la mariée était absente, là elle trône pour ainsi dire sur son canapé, au milieu de la place du village et des invitées. Sono à fond, chants et danses selon la coutume.

La mariée avec grands mères et invités
Mamoudzou - Comme tous les invités qui le désirent, nous avons payé pour voir la mariée, quasiment absente de toutes les cérémonies, à cet effet elle a sur les genoux une boite dans laquelle on glisse les billets. Petite participation aux frais, énormes, d'un tel mariage.

Le père du marié

Les invitées arrivent.....

........et discutent
Passamainty - Soirée pour les femmes (on ne voit quasiment qu'elles lors des festivités) au stade du village, avec orchestre, danses, repas et spectateurs sur les gradins !!!

Passi Kéli
- départ des invitées après le m'biwi, là on est arrivés trop tard !
Sada - Danse du déba chorégraphiée en ligne, par les jeunes filles d'une famille, superbe moment musical. Un groupe mahorais vient de gagner un grand prix international de musique avec ce chant.
OCORA va sortir courant 2010 un CD de déba, chant rituel souvent d'inspiration musulmane
Kawéni - "Madjliss" - Soirée religieuse, réservée aux hommes. Sur l'estrade le marié et ses deux témoins, habillés en sultan comme d'habitude , impassibles malgré la chaleur, sur scène avec eux les anciens, au premier rang devant eux, les autorités religieuses qui viendront chacun leur tour lire des sourates du coran.

Les hautes autorités religieuses

Le marié et ses deux témoins


Un adulte sur scène danse sur
un chant coranique

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